Une sensation de froid dans son logement en hiver, des difficultés à régler sa facture énergétique… Plus d’un Français sur dix vit aujourd’hui dans une situation de précarité énergétique, soit près de 7 millions de personnes. Pour lutter contre la précarité énergétique, la rénovation énergétique des logements constitue une priorité incontournable.
La précarité énergétique c’est quoi ?
La précarité énergétique désigne la situation d’un foyer familial qui, en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat, ne peut pas assurer l’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en chauffage. L’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) rappelle qu’un ménage est considéré en situation de précarité énergétique lorsqu’il consacre 8 % ou plus de son budget aux dépenses énergétiques.
Autrement dit, une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire est en situation de précarité énergétique au titre de la définition légale de la précarité énergétique. Ce concept de précarité énergétique s’appuie notamment sur le taux d’effort énergétique et sur la capacité à atteindre la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources.
Les foyers français concernés
En France métropolitaine, la précarité énergétique en France touche des millions de ménages. En 2017, 3,3 millions de ménages, soit 6,7 millions de personnes, vivaient en précarité énergétique. Cela représentait 11,6 % des foyers, en particulier les ménages les plus modestes ou les plus pauvres, parfois proches du seuil de pauvreté.
Depuis 2013, le taux de précarité énergétique a légèrement reculé. Toutefois, cette réduction s’explique surtout par une météo plus clémente et par une amélioration progressive de la performance énergétique des logements grâce aux travaux de rénovation énergétique. L’observatoire note que ces progrès relèvent aussi d’une politique énergétique orientée vers la transition énergétique pour la croissance verte.
Une partie de la population souffre du froid en hiver
La pauvreté énergétique entraîne des conséquences directes. Selon le baromètre Énergie-Info, en 2018, 30 % des Français ont limité leur chauffage pour éviter une facture énergétique trop élevée. Parmi eux, les ménages en situation de précarité énergétique sont les plus touchés, notamment les jeunes adultes.
De plus, 15 % des foyers ont souffert du froid durant l’hiver 2017-2018. Parmi eux, 40 % vivaient dans un logement dont la performance énergétique était insuffisante, et 28 % disposaient d’un système de chauffage inadapté. Ainsi, la précarité énergétique constitue un phénomène de précarité énergétique durable qui oblige à traiter les causes en agissant sur la rénovation énergétique des logements.
Quelles sont les régions les plus touchées ?
Le phénomène de précarité énergétique n’affecte pas toutes les régions de manière égale. Certaines zones comme le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts-de-France ou l’Auvergne-Rhône-Alpes enregistrent un taux d’effort énergétique plus élevé. Cela s’explique par des hivers rigoureux, mais aussi par la nature des logements et le niveau de revenu moyen.
À l’inverse, l’Île-de-France bénéficie d’un taux d’effort énergétique plus faible, grâce à des revenus plus élevés et une meilleure efficacité énergétique des logements. Cela démontre que la précarité énergétique peut varier en fonction des conditions d’habitat et des ressources disponibles.
Des aides pour les ménages en rapport avec la précarité énergétique
Pour sortir de la précarité énergétique, des dispositifs existent afin de soutenir les ménages en précarité énergétique dans leurs travaux de rénovation. Cependant, le coût reste un frein majeur : 60 % des Français déclaraient ne pas avoir engagé les travaux de rénovation énergétique nécessaires à la satisfaction de leurs besoins faute de moyens financiers.
Heureusement, plusieurs aides financières et aides à la rénovation énergétique sont disponibles :
- Le programme « Habiter Mieux » de l’Anah propose des subventions ciblées sur les ménages les plus modestes. En 2018, plus de 62 000 logements en ont bénéficié.
- Le chèque énergie, adressé à 5,6 millions de foyers, permet de payer sa facture énergétique ou de financer certains travaux de rénovation énergétique.
- Le Fonds de solidarité pour le logement offre aussi un soutien aux personnes en situation de précarité énergétique afin de faciliter le paiement de la facture énergétique pour les ménages.
Ces aides à la rénovation constituent une étape essentielle pour améliorer l’efficacité énergétique, réduire les dépenses énergétiques et favoriser une véritable transition énergétique pour les ménages.
Grâce à une meilleure rénovation énergétique des logements, à la mise en place de diagnostics de performance énergétique, et au renforcement des aides financières, il est possible de réduire la précarité énergétique et d’améliorer durablement la qualité de vie des foyers les plus fragiles.
Pour aller plus loin :
Les travaux préférés des Français ( en cours de rédaction)
