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Pertes d’énergie derrière vos fenêtres !

20 Oct 2025 | Infos et astuces

Quand on parle de perte d’énergie, on pense souvent à la mauvaise isolation d’une maison ou à des fenêtres mal étanches. Pourtant, une grande partie de cette énergie disparaît bien avant d’arriver chez toi. En effet, le réseau électrique subit des pertes importantes tout au long du transport et de la distribution de l’électricité. Ces pertes, appelées pertes en ligne, représentent une réalité méconnue mais essentielle à comprendre si l’on veut progresser vers une transition énergétique plus efficace.

D’où viennent réellement les pertes d’énergie ?

Derrière ton interrupteur, c’est tout un réseau de transport d’électricité qui fonctionne à plein régime. Entre la production et le point de livraison, le courant électrique parcourt parfois des centaines de kilomètres. Or, chaque mètre de câble oppose une certaine résistance électrique au passage du courant. C’est ce phénomène, appelé effet Joule, qui provoque la dissipation d’une partie de l’énergie sous forme de chaleur.
Autrement dit, plus la distance de transport est longue, plus les pertes sur le réseau sont importantes.

Selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport, ces pertes représentent en moyenne 6 à 10 % du volume total d’électricité produite en France. Une proportion considérable si l’on songe aux milliards de kilowattheures concernés.

Comprendre les pertes en ligne sur le réseau électrique

Les pertes en ligne dépendent de plusieurs paramètres : la tension, l’intensité et la nature des matériaux conducteurs utilisés.
Pour limiter ces pertes, l’électricité est transportée à haute et très haute tension (jusqu’à 400 000 volts). En augmentant la tension, on réduit l’intensité du courant et donc l’effet Joule. Cependant, le réseau de distribution qui alimente les foyers doit ensuite ramener cette tension à un niveau plus bas, grâce aux postes de transformation.
Chaque étape – transport, transformation, distribution – génère de nouvelles pertes d’électricité.

Les câbles et matériaux conducteurs utilisés jouent également un rôle clé. Plus leur diamètre est grand et leur qualité élevée, moins ils s’échauffent, et plus le niveau des pertes diminue. Mais la résistance électrique reste inévitable, tout comme l’impact des conditions climatiques, qui peuvent accentuer la déperdition d’énergie.

Les pertes non techniques : un autre défi énergétique

Les pertes non techniques n’ont rien à voir avec la physique du courant électrique. Elles proviennent d’erreurs humaines, de fraudes, ou d’anomalies dans les installations.
Par exemple, certains branchements illégaux, défauts d’entretien ou pannes de postes de transformation provoquent des pertes sur le réseau difficiles à quantifier.
Selon Enedis, ces pertes représentent une part non négligeable du volume d’électricité acheminée chaque année. Le fonctionnement des postes, le vieillissement des équipements et les conditions d’exploitation influencent directement la consommation énergétique du réseau.

Limiter ces pertes demande donc à la fois une vigilance technique et une meilleure surveillance des installations électriques à tous les niveaux du réseau de distribution.

Comment réduire les pertes d’électricité ?

Même si les pertes sur les lignes électriques sont inévitables, plusieurs solutions existent pour les réduire.
Sur le plan technique, les ingénieurs cherchent à diminuer la résistance des matériaux grâce à des technologies de supraconductivité. Ces matériaux conducteurs de nouvelle génération permettent de transporter l’électricité sans effet Joule, donc sans perte d’énergie.
D’autres pistes consistent à renforcer le diamètre des câbles, à optimiser la distance de transport et à moderniser les postes de transformation pour un meilleur fonctionnement des réseaux.

Mais les innovations ne s’arrêtent pas là : le développement de l’autoconsommation et du photovoltaïque offre une alternative concrète. En produisant et consommant l’électricité localement, on évite les pertes liées au transport longue distance. Moins d’électricité transite sur les lignes, donc moins de dissipation et un rendement énergétique accru.

Ces stratégies, combinées à une maintenance rigoureuse et à une meilleure gestion du réseau électrique, permettent d’espérer une baisse significative des pertes d’électricité à l’horizon 2025.

Les enjeux d’une électricité plus efficace

Les pertes sur le réseau ne sont pas seulement une question de technique, mais aussi de société. Dans un contexte où la transition écologique devient prioritaire, chaque kilowatt économisé compte.
Limiter les pertes en ligne signifie moins de production d’électricité nécessaire, donc moins d’émissions de carbone et une meilleure efficacité énergétique des logements et des installations.
Les efforts conjoints d’Enedis, de RTE, des collectivités et des particuliers sont essentiels pour atteindre cet objectif.
Réduire ces pertes d’énergie, c’est agir concrètement pour une électricité plus propre, plus locale et plus durable.

Les pertes d’électricité accompagnent chaque étape du voyage de l’énergie : de la centrale à ta prise murale. Si elles sont inévitables, elles ne sont pas pour autant une fatalité. Grâce à des matériaux innovants, à une meilleure gestion du réseau électrique, et à la montée de l’autoconsommation, nous pouvons limiter les pertes et améliorer le rendement global du système.

Derrière chaque ampoule qui s’allume, il y a un parcours complexe où se joue une bataille invisible : celle de la réduction des pertes d’énergie, essentielle pour un futur plus sobre et plus intelligent.